1. |
Marécage
04:58
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M’enfonçant sous les débris j’agrippe les plaques d’argile, suie de granite
L’érosion me refuse l’asile
De ces sédiments je confectionne une arme, aiguise sa pointe, puisse-elle me rendre prospère
Tuer l’innocence avant qu’elle ne me trahisse, que passions glissent, et esquissent un visage
Renoncer aux rêves et faire du marécage mon seul refuge, éliminer l’audace
Le corps las… mes jambes fuient
Ma lame est le miel qui surit sous les étangs vides
Ma peau est la vase qui colle aux semelles de l’enfant qui avance
Le rabat l’avale comme l’année qui passe et crie aux secours
Mais son œil affolé se fond déjà aux œufs des mouches
Et je découpe son cri en alvéoles de cire
Circuits sinueux
Mes liens avec le vouloir se scindent
Empoignent mes concepts d’une main évasive
Les lianes tirées dans un bain de boue
Les ambitions sablonneuses, le marais me coupe de ma fortune
Le marais me coupe de ma fortune
Les ambitions sablonneuses
Elles se meuvent vers les bas-fonds
Les mouvements las
Je croule sous le temps qui passe
Sous le sable qui s’écoule
et devient moite
Je me perds dans des pleurs alvéolaires
et perfore les parois de la ruche
Laissant déferler des rafales de douceur
Dans ces eaux déjà infectes
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2. |
Sali
07:13
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Les minéraux se cristallisent sous mes pores
Les pierres se meuvent et s’entrecroisent dans une architecture sans colle
Me changeant en œuvre d’art, embellie d’obsidienne, salie par le goudron.
On mine la surface lisse qui me sert d’enveloppe
Pour y découvrir des joyaux fanés
Les étaler à perte de vue
et s’y frayer un chemin
Étincelant, que nul ne s’y perde
Autre qu’une vaine sculpture au centre de ces passages serpentins
Ma forteresse déconstruite
J’émerge en monolithe primordial
Pilier lamentable
Au centre de pâles ruines brutalistes //
Précieux est le roc dont je me vide à petit feu
Il me complète dans mon détachement
Il me rend objet et divisible
Fragments d’abandon et d’idéaux meurtris
Je tousse une procession
Qui étale dans les rues
Le fossile de mon ventre.
Le chef de file pointe au loin
Laisse-le se rompre les dents
Laisse-le mâcher du verre
Je ne me contente que de la poussière
La marche est lente et l’appétit m’étrangle
J’ai faim de la fumée qui m’échappe (de la fumée qui m’échappe)
À la croisée de nos chemins, je cèderai, me laisserai choir
Ma mue s’effritera
Je me noierai dans une substance honteuse
le visage caché, l’intérieur souillé
Fracture mes os de marbre
Décolle mes membres pétrifiés
Dérobe-moi de mes débris
Fais-en étalage sur ton chemin
Laisse-moi me rompre les dents
Laisse-moi mâcher du verre
Fait fondre le bronze, Martèle mon alliage
Détruit la glyptique et disperses-en les cendres
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3. |
Malaise
03:37
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Mes yeux fixent l’art qui adorne ce vase
Symbole de faux souvenirs
Son portrait est une flamme qui cautérise la plaie
un souvenir amaigri laissé pour compte
en réponse à la soif de la galle
Arrache-la
pour qu’une infection permette une nouvelle brûlure
au plus vite
La fosse est vide
scrutée à la loupe et au scalpel
Remplis la plaie avec d’autres maux
Mords l’angoisse et serre les dents
Referme la mâchoire sur cette incision
Et savoure sa chaleur excessive
Ne guérit pas tes entailles
Embrasse leur emprise
Laisse-toi consumer
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4. |
Ascension
05:21
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Hissez-moi au sommet des tours mythiques
Que j’atteigne la gloire des écrits
Perché là-haut, l’enclume m’observe
Son regard hautain menace ma consécration
J’avance avec orgueil d’un pas titubant
Je jette le fardeau ralentissant ma course
Pour me délier de la pesanteur
Je tends vers mon salut
Emboîtant les craques de la falaise
Je grimpe jusqu’à l’épuisement
Mais le frein de mon périple persiste
À mon insu
Je lâche prise de mon ascension
J’exhale mon aliénation
et me réveille en chute libre
Je lève les yeux vers un puits de lumière fracassé
Quittant la longue marche
Les cieux se dissolvent
et forment le gravier
qui tapisse le gouffre
Détruisez ces tours mythiques
Que je devienne aveugle aux gloires écrites
Mon insuffisance devrait me tirer vers le haut
Mais mes yeux me percent la nuque
Vers le grand puit qui avale
La tension exponentielle s’aggrave
Et je ne suis pas élastique
Et je ne suis pas élastique
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5. |
L'étouffeur
01:12
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6. |
Cauchemar
06:51
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Une fenêtre s’ouvre… mon corps affamé
Mon corps affamé… Je vois trop souvent une fenêtre (une fenêtre)
S’ouvrir sur mon corps affamé
Elle expose le manque qui me tenaille
L’étau qui secoue les fins ligaments
Qui rattachent les morceaux sans vie
D’une enveloppe ordinaire
Retiennent mes mains morcelées
Y injectant couleurs pestiférées
Une muraille de ronces, qui épouse mes formes
Et mes mains haletantes
Une couronne de déni et d’échec
Les phalanges en croix (me serrent l’abdomen et les membres )
L’estomac en poudre de rouille
Contorsionné dans l’excès
Éprise de mes viscères,
L’arborescence se meut
Me serre l’abdomen et les membres
Les perçant de ses roseaux
Et tissant une couronne de déni et d’échec (de déni et d’échec)
Sous un joug fractalisant, mon corps cède au bouturage
Je deviens écosystème, verdoyant son désarroi
Un délire haletant
Parsemé de ra cines foisonnantes
La souche de vignes impossibles
Juché devant les ronces
Verdoyant mon désarroi, je me laisse transpercer
Par une écorce rance et fatale, je me laisse transpercer
L’aube ne saurait calmer le songe que je crain
les idées confuses, je fuis l’accalmie
à fenêtres fermées, je me fais reclus
Clôt, L’arbre pullule en moi
S’étend vers le demain
Pétrifié dans une forme d’extase j’édifie un cauchemar
J’hallucine j’érige un nouvel havre enseveli sous les ronces
Ou les portes claqueront sur le mirage, lacéré sous nos yeux
Qui masquait jadis notre désarroi, ultime foyer de la hantise
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