M’enfonçant sous les débris j’agrippe les plaques d’argile, suie de granite
L’érosion me refuse l’asile
De ces sédiments je confectionne une arme, aiguise sa pointe, puisse-elle me rendre prospère
Tuer l’innocence avant qu’elle ne me trahisse, que passions glissent, et esquissent un visage
Renoncer aux rêves et faire du marécage mon seul refuge, éliminer l’audace
Le corps las… mes jambes fuient
Ma lame est le miel qui surit sous les étangs vides
Ma peau est la vase qui colle aux semelles de l’enfant qui avance
Le rabat l’avale comme l’année qui passe et crie aux secours
Mais son œil affolé se fond déjà aux œufs des mouches
Et je découpe son cri en alvéoles de cire
Circuits sinueux
Mes liens avec le vouloir se scindent
Empoignent mes concepts d’une main évasive
Les lianes tirées dans un bain de boue
Les ambitions sablonneuses, le marais me coupe de ma fortune
Le marais me coupe de ma fortune
Les ambitions sablonneuses
Elles se meuvent vers les bas-fonds
Les mouvements las
Je croule sous le temps qui passe
Sous le sable qui s’écoule
et devient moite
Je me perds dans des pleurs alvéolaires
et perfore les parois de la ruche
Laissant déferler des rafales de douceur
Dans ces eaux déjà infectes